Cheval et canicule : comment rester au frais cet été ?

Formation sur le comportement du cheval

Formation sur le comportement du cheval

La gestion de la canicule chez les chevaux est très importante pour assurer leur bien-être et leur santé. Effectivement, les fortes chaleurs peuvent être difficiles pour les chevaux en raison de plusieurs facteurs liés à leur physiologie et à leurs besoins spécifiques.


Alors, comment aider son cheval à mieux vivre les périodes de canicule ?

La zone de confort thermique du cheval

Nous en avions déjà parlé dans l’article sur les couvertures en hiver.


La zone de confort thermique est couramment utilisée pour décrire la plage de température ambiante dans laquelle une espèce est à l’aise et peut réaliser ses fonctions physiologiques sans être en thermorégulation active, en utilisant uniquement des mécanismes de régulation physiologiques (Autio, 2008).


La zone de confort thermique du cheval se situe entre +5 ° et +25°, bien que selon la race et la condition cela peut varier légèrement.


Lorsque l’on dépasse la zone de confort thermique du cheval, c’est-à-dire lorsque la température ambiante et les conditions environnementales dépassent la capacité de thermorégulation normale du cheval, les chevaux commencent à s’économiser légèrement pour éviter le « surchauffage », ils deviennent plus actifs la nuit quand il fait plus frais et cherchent l’ombre lorsque cela est possible pendant la journée.

Par canicule, adaptez vos séances

Lorsqu’il fait très chaud, les chevaux ont plus de difficulté à se refroidir efficacement, car leur capacité à transpirer et à évacuer la chaleur est limitée par leur poil dense. Lorsqu’ils font de l’exercice intense par temps chaud, leur température corporelle peut augmenter rapidement, ce qui peut entraîner un stress thermique, une déshydratation et des complications potentiellement graves, telles que les coups de chaleur. L’adaptation des séances pendant les périodes de canicule est essentielle pour préserver la santé et le bien-être des chevaux.


Voici quelques bonnes pratiques à adopter :

  • Planifiez les séances d’entraînement tôt le matin ou en fin de soirée, lorsque la température est plus fraîche. Évitez les heures de pointe de chaleur, généralement entre 10h00 et 16h00, lorsque le risque de surchauffe est plus élevé ;
  • Pendant les périodes de canicule, diminuez l’intensité du travail. Évitez les séances d’entraînement intensives, les sauts ou les exercices physiques qui peuvent générer beaucoup de chaleur interne. Optez pour des activités plus légères et moins exigeantes, comme une promenade détendue ou une séance de travail au pas ;
  • Faîtes des séances plus courtes pour éviter une exposition prolongée à la chaleur. Une séance plus courte permet au cheval de se rafraîchir plus rapidement et de récupérer plus facilement. Privilégiez des séances de travail plus courtes et fractionnées plutôt qu’une seule séance longue ;
  • Pendant une séance par temps chaud, faites des pauses régulières pour permettre au cheval de se reposer et de récupérer. Profitez de ces pauses pour les rafraîchir avec de l’eau, les vaporiser légèrement ou les amener dans un endroit ombragé pour se reposer ;
  • Avant, pendant et après la séance, assurez-vous de fournir suffisamment d’eau fraîche au cheval pour l’hydrater correctement. Encouragez-le à boire fréquemment et vérifiez régulièrement les abreuvoirs pour vous assurer qu’ils sont remplis et propres ;
  • Après l’entraînement par temps chaud, accordez une attention particulière à la récupération du cheval. Assurez-vous qu’il ait accès à de l’eau fraîche, à l’ombre et laissez-le se reposer pour récupérer pleinement de l’effort fourni.

La santé et le bien-être de votre cheval doivent toujours être prioritaires, et cela inclut l’adaptation de l’exercice en fonction des conditions climatiques pour éviter les risques liés à la chaleur.

Assurez-vous d’avoir de l’eau fraîche

Les chevaux ont besoin d’une hydratation adéquate pour maintenir leur santé et leur fonctionnement normal. L’eau est vitale pour de nombreuses fonctions corporelles, y compris la digestion, la circulation, la thermorégulation et l’élimination des déchets. Par temps chaud, les chevaux transpirent davantage pour se rafraîchir, ce qui entraîne une perte d’eau plus importante. Fournir de l’eau fraîche et propre leur permet de compenser cette perte et de rester hydratés.


Ce que nous vous conseillons :

  • Assurez-vous de vérifier fréquemment les abreuvoirs pour vous assurer qu’ils sont propres, fonctionnels et remplis d’eau fraîche. Si nécessaire, nettoyez-les pour éliminer les saletés et les dépôts et remplissez-les régulièrement ;
  • Assurez-vous que la quantité d’eau mise à disposition est adéquate pour répondre aux besoins des chevaux pendant les périodes de canicule. Les chevaux peuvent boire de grandes quantités d’eau par jour, en particulier lorsqu’il fait chaud. Privilégiez les seaux ou abreuvoirs de grande capacité pour éviter qu’ils ne se vident rapidement ;
  • Placez les abreuvoirs à l’ombre ou utilisez des seaux à parois épaisses pour protéger l’eau de la chaleur ambiante. Cela permettra de maintenir une température plus fraîche et agréable pour les chevaux ;
  • Par temps chaud, les chevaux perdent des électrolytes en transpirant. Vous pouvez ajouter une pincée de sel à leur ration alimentaire pour les encourager à boire davantage et favoriser une meilleure hydratation.

Offrez de l’ombre

Lorsqu’il fait très chaud, les rayons directs du soleil peuvent intensifier la chaleur ressentie par les chevaux. L’exposition prolongée au soleil peut causer un stress thermique et augmenter le risque de coup de chaleur. En offrant de l’ombre, vous aidez à protéger les chevaux des rayons directs du soleil, réduisant ainsi leur exposition à la chaleur excessive. Les chevaux doivent donc avoir un endroit où ils peuvent se mettre à l’abri du soleil direct pendant les heures les plus chaudes de la journée.


Afin d’offrir l’ombre nécessaire au cheval, voici ce que nous vous suggérons :

  • Fournissez-leur un abri naturel sous des arbres ou utilisez des abris artificiels. Vous pouvez aussi utiliser les filets d’ombrage qui sont une option économique et pratique pour fournir de l’ombre aux chevaux. Ils peuvent être installés au-dessus des enclos ou des paddocks pour bloquer une partie des rayons du soleil. Veillez à ce que les filets soient solidement fixés pour éviter les accidents ;
  • Si vous ne disposez pas d’abris permanents, vous pouvez créer des zones ombragées temporaires en utilisant des bâches, des parasols ou des toiles d’ombrage. Fixez-les solidement pour qu’ils ne s’envolent pas et placez-les de manière à fournir une ombre suffisante aux chevaux ;
  • Si vous ne pouvez pas fournir un abri ou de l’ombre, envisagez de garder vos chevaux à l’écurie pendant la journée et de les mettre dehors la nuit ;
  • Organisez un roulement si vous avez plusieurs chevaux pour leur permettre de bénéficier tous de l’ombre. Changez-les de paddocks ou de zones d’ombre pour qu’ils puissent profiter de la fraîcheur à tour de rôle. Méfiez-vous, le moment le plus propice pour les piqûres d’insectes est le crépuscule et l’aube.

De plus, les chevaux, en particulier ceux ayant une peau claire ou sensible, peuvent être vulnérables aux coups de soleil. L’ombre offre une protection contre les rayons ultraviolets nocifs du soleil, réduisant ainsi le risque de brûlures et de dommages cutanés.

Favorisez la ventilation

Une bonne ventilation permet d’évacuer l’air chaud et stagnant autour des chevaux, aidant ainsi à dissiper la chaleur accumulée dans leur environnement. L’air en mouvement facilite l’échange thermique entre le corps du cheval et son environnement, favorisant ainsi le refroidissement par convection. Lorsque l’air ambiant est stagnant, la chaleur peut s’accumuler dans l’environnement du cheval, ce qui augmente l’inconfort thermique. Une ventilation adéquate permet de prévenir cette accumulation de chaleur en favorisant le renouvellement de l’air et en réduisant ainsi la température ambiante.


Pour favoriser la ventilation :

  • Assurez-vous que les écuries, les boxes ou les abris pour chevaux soient bien ventilés. Utilisez des fenêtres, des ouvertures, des ventilateurs ou des brasseurs d’air pour assurer une circulation adéquate de l’air ;
  • Veillez à ce que les entrées et sorties d’air soient dégagées et à ce que les éventuelles barrières ou obstacles ne bloquent pas le passage de l’air.

Une ventilation appropriée contribue au confort et à la santé des chevaux pendant les périodes de canicule, en leur permettant de mieux réguler leur température corporelle et de respirer un air de meilleure qualité.

Attention au coup de chaleur

Le stress thermique et le coup de chaleur sont deux conditions liées à la chaleur excessive chez le cheval, mais ils diffèrent par leur gravité et leurs symptômes.


Le stress thermique chez le cheval est une réponse à des conditions de chaleur élevée qui dépassent sa capacité de régulation thermique normale. Il survient lorsque la chaleur ambiante et l’humidité élevée entraînent une augmentation de la température corporelle du cheval. Le stress thermique peut se produire même si le cheval n’est pas directement exposé au soleil, car sa capacité à dissiper la chaleur est limitée par sa peau dense.


Les symptômes courants du stress thermique chez le cheval comprennent :

  • Transpiration excessive : le cheval peut transpirer de manière excessive, même au repos, dans le but de réguler sa température corporelle. La sueur peut être abondante et couvrir tout le corps, y compris l’encolure, le corps et les membres ;
  • Respiration rapide et difficile : le cheval peut respirer rapidement et de manière plus superficielle que d’habitude. Vous pouvez observer une augmentation du rythme respiratoire et une respiration plus laborieuse, avec une ouverture des naseaux plus prononcée ;
  • Tremblements musculaires : les muscles du cheval peuvent trembler, ce qui peut indiquer une difficulté à maintenir sa température corporelle normale ;
  • Augmentation de la fréquence cardiaque : le pouls du cheval peut augmenter en réponse à la chaleur et au stress thermique. Vous pouvez prendre sa fréquence cardiaque en plaçant un stéthoscope au niveau du passage de sangle et en comptant les battements pendant une minute ;
  • Léthargie et faiblesse : le cheval peut sembler fatigué, apathique et moins réactif que d’habitude. Il peut manquer d’énergie et avoir du mal à se déplacer ou à répondre aux stimuli ;
  • Déshydratation : la déshydratation est un signe préoccupant de stress thermique. Vous pouvez vérifier si votre cheval est déshydraté en pinçant doucement la peau de son encolure et en observant le temps qu’il lui faut pour revenir à sa position normale. Si la peau reste plissée pendant une période prolongée, cela peut indiquer une déshydratation ;
  • Refus de boire : un cheval en stress thermique peut être moins enclin à boire de l’eau, ce qui peut aggraver la déshydratation.

Le stress thermique est une condition sérieuse qui nécessite une attention immédiate, mais il peut être traité efficacement si pris en charge rapidement.


Le coup de chaleur, quant à lui, est une condition plus grave et potentiellement mortelle. Il se produit lorsque la capacité de thermorégulation du cheval est dépassée et que sa température corporelle atteint des niveaux dangereusement élevés. Un coup de chaleur est généralement causé par une exposition prolongée à des températures extrêmement élevées et peut être favorisé par un effort physique intense par temps chaud. Les symptômes d’un coup de chaleur comprennent une température corporelle très élevée, une respiration rapide et superficielle, une désorientation, une léthargie, des troubles neurologiques et une défaillance organique. Un coup de chaleur est une urgence médicale grave et nécessite des soins vétérinaires d’urgence. Il peut avoir des conséquences potentiellement mortelles si le traitement n’est pas administré rapidement.


Il est important de prendre des mesures préventives pour éviter le stress thermique et le coup de chaleur chez les chevaux en fournissant une ombre adéquate, de l’eau fraîche en quantité suffisante et en évitant l’exercice intense par temps chaud. La surveillance attentive des chevaux et la reconnaissance précoce des signes de stress thermique sont essentielles pour intervenir rapidement et éviter la progression vers un coup de chaleur.


Voici les étapes à suivre lorsque vous constatez un stress thermique chez un cheval :

  • Déplacez le cheval dans un endroit ombragé et frais : si possible, déplacez immédiatement le cheval dans un endroit ombragé ou dans un endroit plus frais, loin du soleil direct. L’ombre naturelle des arbres ou un abri artificiel peuvent être utilisés ;
  • Offrez de l’eau fraîche : assurez-vous que le cheval ait accès à de l’eau fraîche en abondance. Encouragez-le à boire, mais ne le forcez pas. Vous pouvez également utiliser une éponge imbibée d’eau fraîche pour humidifier délicatement ses naseaux et sa bouche ;
  • Mouillez le corps : utilisez un tuyau d’arrosage ou des éponges imbibées d’eau fraîche pour mouiller doucement le corps du cheval. Concentrez-vous particulièrement sur les zones où les vaisseaux sanguins sont proches de la surface, comme l’encolure, le ventre et les membres. Évitez cependant de le refroidir trop rapidement, car cela peut causer un choc thermique ;
  • Favorisez la ventilation : assurez-vous que l’air circule autour du cheval en utilisant des ventilateurs ou en créant une brise naturelle. Cela peut aider à accélérer le processus de refroidissement en favorisant l’évaporation de l’humidité sur la peau ;
  • Contactez un vétérinaire : si les symptômes persistent ou s’aggravent, ou si vous êtes préoccupé par l’état de santé de votre cheval, contactez immédiatement un vétérinaire. Le stress thermique peut évoluer rapidement vers un coup de chaleur, une déshydratation grave ou d’autres complications nécessitant une attention vétérinaire.

Prévenir le stress thermique en prenant des mesures préventives, comme fournir de l’ombre, de l’eau fraîche et en évitant l’exercice intensif par temps chaud, est essentiel pour réduire les risques.

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